mardi 7 décembre 2010

sujets evaluation seconde

SUJETS D’EVALUATION SECONDE

Un des onze textes ci-dessous

TEXTE 1

1 Présentez le document.

2 Qui signifie « Rome » sous la plume de Marc Aurèle?

3 Comment ce texte illustre-t-il –l’héritage grec de la culture romaine?

4 À qui les conseils de Marc-Aurèle s'adressent-ils ?

5 Quelles sont les vertus du citoyen romain selon Marc Aurèle? La citoyenneté romaine est-elle seulement une réalité juridique?


Empereur de 161 à 180, Marc Aurèle est également philosophe. Dans ses Pensées pour lui-même, rédigées en grec à la fin de sa vie, qui s'apparentent à un journal, il cherche à mettre par écrit des conseils pour mener à bien sa vie et son action, selon les principes stoïciens1.

« À chaque instant, applique-toi à faire ce que tu as sous la main, en Romain et en homme, avec fermeté, rigueur, simplicité, gravité, charité, liberté et justice, et consacres-y tout ton temps sans plus te préoccuper du reste. Tu y arriveras si tu accomplis chaque action de ta vie comme si c'était la dernière. [ ... ] Que le dieu que tu as en toi commande à un homme, à un sage, à un citoyen, à un Romain, à un chef en règle avec lui-même.[ ... ] Il s'agit d'être droit, et non pas redressé.[ ... ] Reste simple, bon, pur, grave, naturel, juste, pieux, bienveillant, charitable, ferme dans tes devoirs. Lutte pour demeurer tel que la philosophie a voulu te former. Vénère les dieux, protège les hommes. La vie est brève; le seul fruit de l'existence sur terre consiste en une pieuse disposition et en des actions sociales. Montre-toi en tout le disciple d’Antonin2: il s'efforçait d'agir conformément à la raison, se modérait en toutes occasions, contrôlait son visage, était pieux et doux [ ... ] En tant qu'Antonin, ma cité et ma patrie, c'est Rome; en tant qu'homme, c'est le monde. Seul ce qui est utile à ses cités est bon pour moi. »

Marc Aurèle (121-180), Pensées, Trad. F. Vervliet, Arléa, 2004.

1. Le stoïcisme est un courant philosophique d'origine grecque selon lequel le bonheur est dans la vertu, et qui recommande l'indifférence face aux épreuves.

2 Empereur de 138à 161 , qui adopte Marc Aurèle pour lui succéder à la tête de l’empire romain.

TEXTE 2

Thésée[1] s’adresse à un ambassadeur de Thèbes[2] qui cherche le roi d’Athènes.

« Tu cherches à tort un roi dans cette ville, qui n’est pas au pouvoir d’un seul : Athènes est libre. Le peuple y règne ; tour à tour, les citoyens, magistrats annuels, administrent l’Etat. Nul privilège à la fortune : car le pauvre et le riche ont des droits égaux dans ce pays […]. Pour un peuple, il n’est pire qu’un tyran. Sous ce régime, pas de lois faites pour tous. Un seul homme gouverne et la loi, c’est sa chose. Donc, plus d’égalité, tandis que sous l’empire de lois écrites, pauvre et riche ont mêmes droits. Le faible peut répondre à l’insulte du fort et le petit, s’il a raison, vaincre le grand. Quant à la liberté, elle est dans ces paroles : « qui veut, qui peut donner un avis sage à sa patrie ? ». Lors, à son gré, chacun peut briller … ou se taire. Peut-on imaginer plus belle égalité ? »

Euripide, Les Suppliantes, v 422 av JC, traduction H Grégoire, Les Belles Lettres.

Analyse du texte :

1. Comment s’appelle le régime politique athénien ? Qu’est-ce que cela signifie ?

2. Quels sont les principes sur lesquels repose le régime politique athénien ?

3. Quel moyen, mis en place par Périclès, permet que tous, riches et pauvres, puissent participer activement à la vie de la cité ?

4. A quels autres types de régimes politiques existant alors en Grèce s’oppose–t-il ?

5. Qui est Euripide ?

6. Quel message Euripide cherche-t-il à faire passer à travers le discours de Thésée ?

7. Que peut-on en conclure sur le rôle du théâtre à Athènes au Ve siècle ?

Critique du texte :

8. Quelles sont les principales limites du système politique athénien ?

Vous répondrez en expliquant qui participe effectivement à la vie de la cité, quelles sont les dérives du système politique athénien et quelles sont les contestations qu’il suscite.

1] Thésée : héros mythique d’Athènes [2] Rivale d’Athènes, Thèbes est gouvernée par un tyran.

TEXTE 3

L'ostracisme d'Aristide

Aristide fut le compagnon de Clisthène, celui qui établit la Constitution après les tyrans. [ ... ]

De toutes les vertus qu'il possédait, son sens de la justice était celle à laquelle la masse était le plus sensible car il en faisait l'usage le plus constant et le plus général qui soit. Voilà pourquoi lui, un homme pauvre et sorti du peuple, il obtint le surnom le plus royal et le plus divin: « le juste ».

Quant à Aristide, son surnom le fit d'abord aimer puis suscita contre lui l’envie. Déjà sans doute aussi,,le peuple [...] détestait ceux que leur nom et leur réputation élevaient au-dessus de la foule. Et s'étant, de tout le pays, rassemblés dans la ville, ils prononcèrent l'ostracisme contre Aristide en déguisant sous le nom de peur de la tyrannie la jalousie que leur inspirait sa renommée.

L'ostracisme n'était pas le châtiment d'un crime; on désignait spécieusement sous ce nom l'abaissement et l'amoindrissement d'un homme dont l'importance et l'autorité étaient trop lourdes à supporter. Voici le schéma de ce qui se passait. Chacun prenait un tesson (ostracon) et écrivait le nom de celui des citoyens qu'il voulait éloigner, puis il le portait en un endroit de l’Agora entouré d'un cercle de barrières. Les archontes, en premier lieu, comptaient la totalité des tessons déposés; si les votants étaient moins de 6000 la procédure d'ostracisme était abandonnée. Puis les tessons correspondant à chacun des noms étaient séparés les uns des autres et celui qui avait été inscrit le plus grand nombre de fois, le héraut le proclamait banni pour dix ans, sans perdre la jouissance de ses biens. Au moment où, cette fois-là, on inscrivait les noms sur les tessons,un analphabète dit-on, un vrai rustre de la campagne, tendit son tesson à Aristide, comme au premier venu, et le pria d'inscrire «Aristide ». Celui-ci, étonné, lui demanda si Aristide lui avait fait quelque mal. «Aucun, répondit-il, et je ne connais même pas cet homme ; mais je suis agacé de l'entendre appelé partout "le Juste" A ces mots Aristide ne répondit rien ; il inscrivit son propre nom sur le tesson et le lui rendit.

Plutarque (50-125 apr. J.-C.), Vie parallèles, «Aristide», VII, 50-125.

Questions :

1.Présentez le document.

2. Qui est Aristide d’après le texte et quelles qualités lui attribue-t-il ?

3.Définissez le mot « ostracisme ».

4.En quoi l’ostracisme est-il à Athènes, une procédure démocratique ? Décrivez cette procédure. Quel est son but ?

5. Quelles critiques de la démocratie athénienne sont suggérées par Plutarque ?

TEXTE 4

Une assemblée désertée

La scène se déroule sur la Pnyx. C'est l'heure de l'assemblée mais il n'y a personne.

Diceopolis: «Jamais encore depuis que je vais aux bains, je n'ai souffert de la potasse qui me piquait les yeux, comme je souffre aujourd'hui, où une assemblée régulière était convoquée pour l'aurore, de trouver la Pnyx vide, comme vous voyez. Nos gens cependant bavardent sur l'Agora, et pêle-mêle fuient devant la corde vermillonnée1. [ ... ] Mais la paix et les moyens de la faire, c'est le cadet de leurs soucis. Ô Patrie, ô ma patrie!

Et moi, toujours le tout premier, j'arrive à l'assemblée, je m'assieds; puis, comme je suis seul, je geins, je baille, je m'étire, je pète, je ne sais que faire, je dessine sur le sol, je m'arrache des poils, je fais mes comptes. le regarde au loin du côté de mon champ, amoureux que je suis de la paix. [ ... ] Aussi je suis venu cette fois bien décidé à crier, à interrompre, à invectiver tout orateur qui parlera d'autre chose que de paix. »

Les Acharniens, vers 17 à 42, comédie d'Aristophane, 445-385 av. J.-C. 1.

1. Quelle assemblée se réunit sur la Pnyx? Qui la compose ?

2. Quel est son rôle?

3. Quel défaut des citoyens athéniens est dénoncé par le personnage ?

4. Quel rôle s'attribue ici le théâtre?

1 Corde tendue au travers de l'Agora pour rassembler les Athéniens et les amener sur la Pnyx.

TEXTE 5

Aristote décrit la démocratie athénienne

« Le principe fondamental du régime démocratique, c'est la liberté. […]Une des marques de la liberté, c'est d'être tour à tour gouverné et gouvernant.

La justice démocratique consiste dans l'égalité selon le nombre, mais non selon le mérite: si la justice, c'est cela, le "souverain", c'est forcément la masse populaire.[…]Chaque citoyen, dit-on, doit avoir une part égale; et la conséquence dans les démocraties, c'est que les pauvres sont plus puissants que les riches : ils sont plus nombreux et l'autorité souveraine, c'est la décision de la majorité.

Ces principes de base une fois posés et telle étant la nature du pouvoir, voici les règles

caractéristiques de la démocratie : élection des magistrats faite par tous et parmi tous

exercice du pouvoir par tous sur chacun, chacun à tour de rôle commandant à tous

tirage au sort de toutes les magistratures ou du moins de toutes celles qui n'exigent ni

expérience pratique ni connaissances techniques; […] accès de tous aux fonctions

judiciaires[…]

Ensuite, versement d'indemnités, de préférence pour toutes les fonctions, Assemblée, tribunaux, magistratures […]

De plus, puisqu'une oligarchie se définit par la naissance, la richesse et l'éducation, les marques de la démocratie sont, de général, opposées à celles-ci : basse naissance, pauvreté, vulgarité. »

Aristote (384-322 av. J.-C.), Politique.

QUESTIONS

1 Présentez le document.

2 D'après l'auteur, quel est le principe fondamental de la démocratie ?

3 Qui est citoyen à Athènes ? À quelles conditions est-on citoyen?

4 En vous appuyant sur le texte et sur vos connaissances, expliquez le fonctionnement de la démocratie athénienne. Quel est le rôle de l'« indemnité » versée aux citoyens.

5 À quel autre type de régime politique Aristote oppose-t-il la démocratie ?

TEXTE 6

La bataille de Salamine, septembre 480 av. J.-C.

LA REINE : Athènes a-t-elle échappé à la ruine

LE MESSAGER : Oui car la cité qui garde ses hommes possède le plus sûr rempart.

LA REINE : Mais qui entama la lutte ? LE MESSAGER:

[..] Quand le jour aux blancs coursiers épand sa clarté sur la terre, voici que s'élève une clameur du côté des Grecs, et dont l'éclat est répercuté d'île en île par l'écho des rochers. Et la terreur alors saisit tous les Barbares[1]' car ce n'était pas pour fuir que les Grecs entonnaient ce chant solennel mais pour s'élancer au combat pleins de courage et d'audace. Aussitôt les rames bruyantes frappent en cadence l'eau profonde. La flotte entière s'avançait et on pouvait entendre, tout proche, un immense appel : « Allez, enfants des Grecs, délivrez votre patrie, délivrez vos enfants et vos femmes, les sanctuaires des dieux de vos pères et les tombeaux de vos aïeux : c'est la lutte suprême. » De notre côté, on répond par des cris en langue perse. Aussitôt, vaisseaux contre vaisseaux heurtent leurs éperons de bronze. Tout d'abord le torrent de l'armée perse tint bon. Mais comme la multitude de nos vaisseaux était entassée dans une passe étroite, et qu'ils s'entrechoquaient avec leurs éperons de bronze, ils brisaient toutes leurs rames et, alors, les trières grecques se glissent adroitement autour d'eux et les frappent ;les coques se renversent, la mer disparaît sous un amas d'épaves. Toute la flotte des Barbares s'enfuit en désordre tandis que les Grecs les frappent comme des thons ou des poissons pris au filet et leur cassent les reins avec des tronçons de rames et des fragments d'épaves. Des gémissements mêlés de sanglots s'entendent sur la mer jusqu'à l'heure où la nuit au sombre visage vient tout arrêter. Jamais, sache-le, une telle quantité d'hommes n'a péri en un seul jour.

LA REINE : Hélas un océan de maux a déferlé sur les Perses et sur toute la race des Barbares.

Eschyle, combattant athénien à la bataille de Salamine et poète tragique grec (525-457 av J.-C.), extrait de sa pièce de théâtre Les Perses, représentée pour la première fois à Athènes en 472 av. J.-C.

D'après la traduction d'Émile Chambry, 1956.

Questions

1. Présenter le contexte historique.

2. Qu'est-ce qui est ici essentiel pour les Grecs ?

3. À quoi les Grecs doivent-ils la victoire, d'après le texte ?

4. Expliquer la phrase « la cité qui garde ses hommes possède le plus sûr rempart "

[1] Nom que les Grecs utilisent pour désigner tous ceux qui ne parlent pas le grec; ici: les Perses

TEXTE 7

Vertus et vices de la constitution athénienne

" THÉSÉE : [1]
Notre cité n'est pas au pouvoir d'un seul homme: elle est libre. Son peuple la gouverne: tour à tour, les citoyens reçoivent le pouvoir, pour un an [2]. Elle n'accorde aucun privilège à la fortune. Le pauvre et le riche y ont des droits égaux.

LE HÉRAUT THÉBAIN : [3]
La cité dont je viens est gouvernée par un seul homme, et non par la foule. Personne ne la flatte ou ne l'exalte par son éloquence, personne ne la tourne ou la retourne selon son seul intérêt particulier […] D'ailleurs comment le peuple, qui n'est pas capable de raisonnements droits, pourrait-il mener une cité sur le droit chemin? Un pauvre paysan, même instruit, en raison de son travail, ne peut consacrer son attention aux affaires publiques.

THÉSÉE :
[… ] Pour une cité, rien n'est pire qu'un tyran. Sous la tyrannie, les lois ne sont pas les mêmes pour tous […] l'égalité n'existe plus. Au contraire, sous le règne des lois écrites, pauvres et riches ont les mêmes droits. Le faible peut répondre à l'insulte du fort, et le petit, s'il a le droit pour lui, peut l'emporter sur le grand. La liberté, elle est dans ces paroles: "Qui veut donner à l'assemblée un sage avis pour le bien de la cité ?". Qui veut parler se met en avant, qui n'a rien à dire se tait. Peut-on imaginer plus belle égalité entre les citoyens?"

Euripide [4] , Les Suppliantes ; vers 404 et suivants ( date : environ 422 av. J.C.)

1. Présentez le document (nature, sources, date, contexte historique, message délivré).
2. Quels sont les principes sur lesquels repose le régime politique athénien?
3. A quelles institutions athéniennes Thésée fait-il allusion ?
4. Quels sont les défauts de ce système politique selon le Thébain? Ses reproches sont-ils justifiés ?
5. Concluez en montrant l'intérêt du texte.

Les réponses aux questions 2, 3 et 4 doivent reposer sur de courtes citations du texte expliquées par des faits historiques précis tirés du cours ou du manuel.

[1] Thésée : héros mythique d'Athènes
[2] durée d'un mandat politique. Aujourd'hui les députés sont élus pour cinq ans, le président de la République pour 7 ans.
[3] héraut thébain : messager de la cité de Thèbes. Rivale d'Athènes, Thèbes est gouvernée par un tyran. (dictateur dont le pouvoir obtenu par un coup de force est souvent sans limites légales.)
[4] Euripide : athénien, 480-406 avant Jésus Christ environ, auteur de nombreuses tragédies.

TEXTE 8

doc 4 p45

Extrait de vie de Périclès, par Plutarque, IIème siècle après JC.

TEXTE 9

Doc 2 p59

Extrait de la tragédie d’Eschyle, les Perses, 472 av JC

TEXTE 10

Doc p 60

Extrait des Guêpes, d’Aristophane, 422 av JC

TEXTE 11

Doc 3 p 71

Extrait des Actes des Apôtres, Ier S ap JC

lundi 6 décembre 2010

La femme, exclue de la démocratie athénienne ?

source : http://www.histoire-pour-tous.fr/forum/les-femmes-en-democratie-athenienne-t1208.html

En Grèce antique, il existe quatre compétences pour le citoyen :
- politiques : le vote dans l'urne.
- judiciaires : le citoyen peut-être tiré au sort comme juré d'assise.
- militaires : le citoyen a pour devoir de défendre le sol de la patrie (éphébie).
- religieuses : la religion civique est la religion d'État. En Grèce ancienne, le citoyen a pour devoir de participer aux rituels officiels de la cité.

Beaucoup de manuels scolaires font aujourd'hui l'erreur de stipuler que les femmes étaient exclues de la citoyenneté en démocratie Athénienne. Or, nous savons parfaitement que les femmes ne pouvaient assister à certains rituels à cause d'une incapacité permanente de pureté rituelle (écoulements sanguins notamment pour cette raison que les sanctuaires étaient interdits aux femmes de moins de 60 ans) mais qu'elles n'étaient pas pour autant exclues de la citoyenneté. A Athènes au Vème siècle Av-JC, on trouve des citoyennes. Les femmes sont autorisées au culte de Demeter, Héra, Aphrodite, cette autorisation dépend de la fonctionnalité de la divinité.