lundi 24 novembre 2008

Les sujets de l’évaluation sur « naissance et diffusion du christianisme »

Sujet 1 : comparaison de trois extraits de la Bible

Extrait 1 « Ne croyez pas que je sois venu abolir la loi ancienne ; je suis venu non l'abolir mais l'accomplir [ ... ]. Vous avez appris qu'il a été dit: « Oeil pour oeil, dent pour dent1 ». Mais moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui l'autre. Vous avez appris : "Tu aimeras ton prochain2 et tu haïras ton ennemi". Mais moi je dis : "Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent »

Quelqu'un l'interrogeait: "Bon maître, que ferai-je pour que j'hérite de la vie éternelle ?" Or Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne tue pas, ne commets pas d'adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignages, honore ton père et ta mère. » Il lui déclara : "Maître, tout cela je l'ai gardé dès ma jeunesse." Jésus lui dit: "une chose te manque: ce que tu as, vends-le et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; et viens, suis-moi." »
1- La loi dite du talion, appliquée par les Hébreux. 2- Synonyme de « celui qui vous est proche »

Nouveau Testament, Évangile de Matthieu (apôtre), v, 38-44 et XIX, 16-21. Texte mis par écrit vers 70-100 ap. J.-C.

Extrait 2 « Un docteur de la loi lui demanda pour l'embarrasser : "Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ?" Jésus lui dit : " [ ... 1 Notre Dieu est l'unique Seigneur, tu aimeras le Seigneur ton Dieu [ ... 1 : voilà le grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même." "

Nouveau Testament, Évangile de Marc (compagnon de Pierre et Paul), XII, 28-31. Texte mis par écrit vers 70-100 ap. J.-C.


Extrait 3 « Il n'y a plus ici ni Grec, ni Juif, [ ... ] ni barbare, ni esclave, ni libre ; mais Christ est tout en tous [ ... 1. Serviteurs, obéissez à vos maîtres [ ... ]. Maîtres, accordez à vos serviteurs ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi, vous avez un maître dans le ciel. »

Nouveau Testament, Épître de Paul aux Colossiens, 111, 11 et 22 IV, 1. Texte mis par écrit entre 48 et 90 ap. J.-C.

1. Soulignez de trois couleurs différentes les noms des auteurs, leurs liens avec le Christ et les dates de rédaction de ces textes.

2. Quels problèmes ces sources posent-elles à l'historien?

3. À l'aide des documents, complétez les deux parties ci-dessous en accompagnant vos réponses de citations, sur le modèle donné.(à reproduire)
Le christianisme: des éléments repris de la tradition juive
- Le monothéisme : « ……………….


- ……………………..


et des éléments nouveaux

-La non-violence:« Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui l'autre.»
- …………………………………

-………………………………………..


- ce message est universel « …………………………
……………………………………



4. Pourquoi, à votre avis, le Christ ne rejette-t-il pas la tradition juive?

5. En quoi le nouveau message est-il plus exigeant ?

6.Quelles catégories sociales ont pu être particulièrement attirées par ce message ? Pourquoi

7. En quoi ce message peut-il décevoir ceux qui espéraient que le Christ les libérerait de la domination romaine

sujet 2 Que faire face aux chrétiens ?

Pline le Jeune (61-114) fut à la fois un écrivain célèbre et un homme politique. Légat (représentant) de l'empereur Trajan dans la province de Bithynie (Asie Mineure) en 111-112, il lui fait part dans une lettre de ses hésitations sur l'attitude à observer envers les chrétiens.

Je me suis fait un devoir, seigneur, de te consulter sur tous mes doutes. Qui mieux que toi peut me guider dans mes incertitudes ou éclairer mon ignorance? Je n'ai jamais pris part à l'instruction d'aucun procès contre les chrétiens; en conséquence, j’ignore ce dont on les accuse et ce qu'on punit chez eux, ni dans quelle mesure leur infliger des peines. Je n'ai pas su décider s'il faut tenir compte de l'âge ou confondre dans le même châtiment l'enfant et l'homme fait, s'il faut pardonner au repentir, ou si celui qui a été une fois chrétien ne doit pas trouver de sauvegarde à cesser de l'être, si c'est le nom seul, fût-il pur de crime, ou les crimes attaché à ce nom que l'on doit punir.

En attendant, voici la règle que j'ai suivie à l'égard de ceux que l'on a déférés à mon tribunal comme chrétiens. Je leur ai demandé s'ils étaient chrétiens. Quand ils l'ont avoué, j'ai réitéré la question une seconde et une troisième fois, et les ai menacés du supplice. Quand ils ont persisté, j'ai ordonné l'exécution, car, de quelque nature que fut l'aveu qu'ils faisaient, j'ai pensé qu'on devait punir au moins leur opiniâtreté et leur inflexible obstination. J'en ai réservé d'autres, entêtés de la même folie, pour les envoyer à Rome, car ils sont citoyens romains.

Ensuite, les accusations se multipliant, le délit se présenta sous un plus grand nombre de formes. On publia un écrit anonyme où l'on dénonçait beaucoup de personnes qui niaient être chrétiennes ou l'avoir été. En ma présence, elles invoquèrent les dieux et offrirent du vin et de l'encens à ton image que j'avais fait apporter exprès avec les statues de nos divinités, En outre, elles ont maudit Christ ce à quoi, dit-on, on ne peut jamais forcer ceux qui son; véritablement chrétiens. J'ai donc cru devoir les absoudre. D'autres, déférés par un dénonciateur, ont d'abord reconnu qu'ils étaient chrétiens et se sont rétractés aussitôt, déclarant qu'ils l'avaient véritablement été, mais qu'ils avaient cessé de l'être, les uns depuis plus de trois ans, les autres depuis un plus grand nombre d'années, quelques-uns depuis plus de vingt ans. Tous ont adoré ton image et les statues des dieux; tous ont maudit Christ.

Au reste, ils prétendaient que leur faute ou leur erreur consistait à se réunir à jour fixe avant le lever du soleil, à chanter tour à tour un hymne à la gloire du Christ comme à un dieu, et à s'engager par serment, non à commettre quelque crime, mais à ne se livrer ni au vol, ni au brigandage, ni à l'adultère, à ne point manquer à leur promesse, et à ne point nier un dépôt. Après cela, leur coutume était de se séparer puis de se retrouver pour prendre des mets ordinaires et innocents. Depuis l'édit par lequel j'avais, sur tes injonctions, interdit les associations, ils avaient renoncé à ces pratiques. J'ai jugé nécessaire, pour découvrir la vérité, de soumettre à la torture deux servantes qu'ils disaient diaconesses1 Je n'ai trouvé qu'une superstition défectueuse et extravagante. J'ai donc suspendu l'information pour recourir à ton avis. L'affaire m'a paru digne de t'être soumise, surtout en raison du nombre des accusés [ ... ]

PLINE LE JEUNE, Lettres, 10, 96.
1. Servantes des communautés chrétiennes d'Orient,

Questions
1.Quelle est la nature de ce document ?
2 Dans quelles circonstances et dans quel but a-t-il été rédigé?
3.L'auteur connaît-il bien le christianisme ?
4.Comment l'auteur reconnaît-il les chrétiens et comment les traite-t-il ? ?
5.Quelle image du christianisme est donnée par le document ?
6.L'attitude de Pline est-elle toujours celle que le pouvoir
romain adopte face aux chrétiens ?


sujet 3 parabole de la brebis égarée

Si un homme a cent brebis et que l’une d’entre elles vienne à s’égarer, ne va-t-il pas laisser les quatre- vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour aller à la recherche de celle qui s’est égarée ? Ainsi votre Père qui est aux cieux ne veut qu’aucun de ses petits ne se perde.
Matthieu, 18, 12-14.





a. Présentez le texte : nature, date, auteur. Précisez de quel ouvrage est extrait ce texte, de quelle partie et de quelle sous-partie il provient.
b.Quel nom donne-t-on à ce genre de récit ?
c.Comment nomme-t-on celui qui garde des brebis ?
d.Qui les brebis sont -elles censées représenter dans cet extrait ?
e.Pourquoi « l’homme » part-il à la recherche de la brebis égarée ? Au nom de quoi agit-il ?
f.Lorsque Jésus adresse ce message à ceux qui l’écoutent, que veut-il expliquer ?Jésus a annoncé son message en utilisant souvent des récits de ce type. Quels avantages présentent -ils ?

Sujet 4 La parabole du bon Samaritain
Et voici qu'un légiste se leva et lui dit pour le mettre à l'épreuve : " Maître que dois-je faire pour recevoir en partage la vie éternelle ?"
Jésus lui dit : " Dans la loi qu'est-il écrit ? Comment le lis-tu ? "
Il lui répondit : "Tu aimeras ton seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force, de toute ta pensée et ton prochain comme toi-même."
Jésus lui dit : "Tu as bien répondu"
Et lui, voulant montrer sa justice, dit à Jésus : "Et qui est mon prochain ?"
Jésus reprit : "Un homme descendait de Jérusalem à Jericho et il tomba sur des bandits qui, l'ayant dépouillé et roué de coups, s'en allèrent, le laissant à moitié mort. Il se trouva qu'un prêtre descendait par ce chemin ; il vit l'homme et passa à bonne distance. Un lévite de même arriva en ce lieu ; il vit l'homme et passa à bonne distance. Mais un Samaritain qui était en voyage arriva près de l'homme : il le vit et fut prit de pitié pour lui. Il s'approcha, banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin, le chargea sur sa propre monture et le conduisit à une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, tirant deux pièces d'argent, il les donna à l'aubergiste et lui dit "prends soin de lui et si tu dépenses quelque chose de plus, c'est moi qui te rembourserai quand je repasserai."
Jésus poursuivit : "Lequel des trois, à ton avis, s'est montré le prochain de l'homme qui était tombé sur les bandits ?
Le légiste dit : "C'est celui qui a fait preuve de bonté envers lui"
Jésus lui dit : "Va et toi aussi fais de même."
Luc, X, 25-37

Définitions :
Parabole : court récit imagé, conte, dont Jésus tire un enseignement moral en utilisant des situations de la vie quotidienne
Légiste : Juif, connaisseur de la Loi, c'est à dire des textes qui règlent la vie de la communauté juive
Samaritain : habitant de la Samarie, étranger pour les habitants de la Judée. Les Samaritains étaient méprisés par beaucoup de Juifs.
Lévite : Juif, membre de la tribu de Lévi voué au service du Temple

Questions :
1- Présenter le texte et le résumer en quelques lignes.
2 - Quels sont les personnages en présence ? Quelles sont leurs caractéristiques? Que représentent-ils ?
3 - Expliquer pourquoi Jésus choisit un Samaritain pour le donner en modèle au légiste.
4 - Quel est selon vous le sens de cette parabole? Quelle est l'attitude de Jésus à l'égard de la loi juive ?
5- Pourquoi Jésus parle-t-il en parabole ?

sujet 5 LETTRE DES CHRETIENS DE LYON À LEURS FRÈRES D'ASIE (177)

La grandeur de la persécution qui s'est produite ici, la violente colère des païens contre les chrétiens, tout ce qu'ont supporté les bienheureux martyrs, nous ne sommes pas capables de le dire

Tout d'abord, ils endurèrent généreusement les sévices que la foule ameutée multipliait contre eux. Hués, frappés, traînés à terre, dépouillés, lapidés, séquestrés ( ... ) interrogés devant le peuple par les premiers magistrats de la ville, ils confessèrent leur foi ; ils furent ensuite enfermés dans la prison jusqu'à l'arrivée du légat (1) ( ... ).

Chaque jour, on en arrêtait encore d'autres ( ... ). On arrêta aussi certains païens, domestiques de nos chrétiens ) [qui] sous la pression des soldats nous accusèrent faussement d'incestes ( ... ).

Après les fouets, après les bêtes, après le gril, on finit par jeter Blandine dans un filet et l'exposer ainsi à un taureau. Bien des fois projetée en l'air par cet animal, elle ne s'apercevait même plus de ce qui lui arrivait, absorbée (...) dans son entretien avec le Christ. On l'égorgea ( ... ).

Après que les corps des martyrs eurent été exposés pour servir d'exemple, on les réduisit en cendres. (...) ils agissaient ainsi comme s'ils étaient capables de vaincre Dieu et de priver ses saints de la nouvelle naissance.

1. Le légat est un officier qui représente l'empereur, ici c'est le gouverneur des Trois Gaules

Eusèbe, évêque de Césarée (Syrie), Histoire ecclésiastique (IXI siècle).


a. présenter le document

b. D'après le document , quelles ont été les conséquences des persécutions sur les chrétiens qui ont survécu ?

c. D'après le document , la violence contre les chrétiens était-elle le fait de toute la population ? Quelles pouvaient être les raisons de poursuivre les chrétiens ?

d. Quelles réactions les "spectacles", comme le martyr de BIandine, ont-ils pu également déclencher auprès des spectateurs non hostiles aux chrétiens ?

e D'après vos connaissances, quelles catégories sociales sont touchées par le christianisme ?

sujet 6 La naissance de Jésus et l'annonce aux bergers

En ces jours-là parut un édit de César Auguste, ordonnant le recensement de toute la terre. Ce recensement eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Tous allaient se faire inscrire, chacun dans sa ville. Joseph, quittant la ville de Nazareth en Galilée, monta en Judée, à la ville de David appelée Bethléem - parce qu'il était de la lignée de David - afin de s'y faire inscrire avec Marie, sa fiancée qui était enceinte. Or, pendant qu'ils étaient là, le temps où elle devait enfanter se trouva révolu. Elle mit au monde son fils premier-né, l'enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux à l'hôtellerie.

Il y avait dans la contrée des bergers qui la nuit veillaient à la garde de leur troupeau. L'ange du Seigneur leur apparut et leur dit : « Voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple: aujourd'hui dans la cité de David, un Sauveur vous est né, qui est le Christ Seigneur. Vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche. » Et soudain se joignit à l'ange une troupe nombreuse de l'armée céleste, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes qu'il aime! »

Luc, 2,1-14.

1. Présentez les documents : nature, date, auteur.

2. Quand Auguste décide-t-il du recensement ? Quand Quirinius l'organise-t-il ? Comment établit-on la date de la naissance de Jésus ?

3. Pourquoi Jésus est-il appelé Jésus de Nazareth alors qu'il est né à Bethléem ?

4. À l'aide du texte, identifiez et -décrivez les personnages de la Nativité figurant sur le tableau.